« Les Jeux olympiques c’est quelque chose qu’on n’oublie jamais ! » Franck David n’avait que 22 ans, en 1992, quand il décroche la médaille d’or en planche à voile aux Jeux olympiques de Barcelone. Un grand cru pour l’histoire du sport. « C’était le moment où le sport s’est démocratisé, avec la Dream Team du basket américain, l’explosion de Carl Lewis, Marie-José Pérec, … », se souvient le sportif qui a grandi à l’île d’Arz.
Le 6 juin prochain, il sera porteur de flamme, aux côtés de la championne paralympique de la même promotion, Patricia Picot, de l’ancien président de l’ASPTT Jean-Claude Le Peltier, et de Bénédicte Le Moal, présidente de la Vannetaise. Avoir ce flambeau entre les mains, « c’est une chance, un honneur, un grand plaisir » pour celui qui n’a jamais cessé de naviguer, d’une manière ou d’une autre.
« Les JO c’est une autre planète ! »
Cette année 1992, Franck s’en souvient avec un grand sourire. À l’évocation des jeux, ses yeux clairs pétillent. « Les JO, c’est une autre planète », dit-il avant de reprendre le pas sur l’avant des jeux. « J’avais remporté le championnat du monde, à Cadix, en Espagne. Je n’ai même pas profité tant la pression était forte à l’approche des jeux ». Pour l’ancien athlète, le sport est la combinaison parfaite de l’effort et de la fête. Alors après les dix jours de compétition et sa victoire contre l’américain Mike Gebhardt, dont il épelle encore sans hésitation le nom de son ancien adversaire, la saveur des Jeux Olympiques s’est décuplée. « C’était exceptionnel, les JO, c’est une grande fête », se souvient-il en secouant la tête comme pour réveiller les émotions qui resurgissent.
Rien n’est possible sans travailler, il ne faut rien lâcher, garder le cap, mais trouver un équilibre et ne pas s’obstiner non plus
« Le haut niveau, ce n’est pas du talent, c’est du travail »
Dans le pays Vannetais, la planche à voile, c’est du loisir. Pour Franck, et ses dix ans de haut niveau c’est au-delà. « Le haut niveau, ce n’est pas du talent, c’est du travail, énormément, affirme-t-il avec un sérieux revenu comme un coup de vent. Les sélections étaient très dures, lors des entraînements, je vomissais tant j’étais à bout. Mon seul plaisir ? Quand j’arrivais en demi-finale ».
ils ne sont pas programmés comme monsieur ou madame tout le monde ? C’est en tout cas ce que montre Franck sans même se rendre compte lorsqu’il ajoute que « cette période, ce n’était que du positif ». S’il ne va porter la flamme que quelques minutes, il porte le goût de l’effort depuis toujours. « Rien n’est possible sans travailler, il ne faut rien lâcher, garder le cap, mais trouver un équilibre et ne pas s’obstiner non plus », avise-t-il.
Mental de sportif, mental de fonceur
Après l’or, c’était l’heure de la poursuite d’études. Franck s’est replongé dans son diplôme économie-gestion à Paris Dauphine. « J’ai voulu reprendre la voile pour les jeux d’Atlanta, je n’avais plus le niveau et j’ai fini 3e des sélections françaises. C’était le premier jour du reste de ma vie ! » Plus assez d’adrénaline pour le sportif rime avec création d’entreprise, en 1994. Et depuis, Franck, père de trois enfants, navigue sur d’autres flots, à Lorient, dans l’évènementiel sportif et la fabrication de bateaux produisant sa propre énergie. « Je suis un fonceur », ajoute celui qui n’a jamais mis au placard la planche à voile, le kite, le foil, ou tout ce qui glisse à la surface des eaux.