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Elle a maintes fois changé de nom, de villes d’arrivée aussi, plus rarement de ports de départ : la mythique Transat anglaise, devenue The Transat CIC, a beaucoup voyagé. Pour les deux prochaines éditions, elle s’est positionnée entre Lorient et New York.
2004, la Transat s’élance de Plymouth : Michel Desjoyeaux et son trimaran Orma « Géant » s’imposeront à Boston après 8 jours 8 h 29’ de course. (Photo DPPI)
The Transat CIC (Lorient - New York), départ le dimanche 28 avril
Cela fait belle lurette que le Paris - Dakar ne part plus de la capitale française et n’arrive plus au Sénégal. Et ça ne dérange personne. Cela fait également un moment que les organisateurs du Tour de France cycliste, joyau du sport français, n’hésitent plus à faire partir la grande boucle de l’étranger : l’été prochain, ce sera la 29e fois que le Tour de France s’élance d’un autre pays, en l’occurrence de Florence en Italie.
Victime de la covid
La Transat anglaise, elle aussi, a connu des changements, elle a changé de noms plusieurs fois, au gré des différents sponsors : Ostar (Observer Single-handed Trans-Atlantic Race), Carlsberg Star, Europe 1 Star, Europe 1 New Man Star, elle est rebaptisée The Transat en 2004, le club organisateur RWYC passant le relais à Mark Turner et sa société Offshore Challenges. La course devient The Artemis Transat en 2008, puis The Transat Bakerly en 2016, avant d’être parrainée par le CIC en 2019.
La dernière édition a lieu en 2016, entre Plymouth et New York. Depuis, plus rien. Une crise sanitaire mondiale est passée par là, l’édition 2020, qui devait avoir lieu entre Brest et Charleston en Caroline du Sud (USA), est annulée, covid oblige : « On a tout arrêté quelques semaines avant le départ, se souvient Joseph Bizard, Directeur général d’OC Sport Pen Duick. Nous étions tous confinés ».
Ce report change la donne car la ville de Brest s’est parallèlement engagée dans l’Arkéa Ultim Challenge, premier tour du monde en course en solitaires sur des Ultimes, prévu début 2024. « Les deux projets, Arkéa Ultim Challenge et Transat CIC, n’étaient pas compatibles pour Brest. Lorient, qui avait les capacités d’accueillir l’événement, s’est vite positionné », explique Bizard.
D’un Brest - Charleston, on est donc passé à un Lorient - New York. « Mais ça ne change rien, on a gardé l’ADN de la course, c’est-à-dire une Transatlantique Nord, de l’Europe vers les États-Unis avec, si possible, une arrivée dans une ville historique », ajoute le directeur général d’OC Sport Pen Duick, filiale du Groupe Télégramme. New York est, avec Newport et Boston, l’un des trois ports américains à avoir accueilli la mère des transats.
François Gabart, dernier grand vainqueur de The Transat, en mai 2016 à New York. (Photo Lloyd Images)
« La force d’une épreuve, c’est son format sportif »
Huit ans après avoir vu l’Ultime de François Gabart, l’Ocean Fifty de Gilles Lamiré et l’Imoca d’Armel Le Cléac’h s’imposer au pied de la Statue de la Liberté, The Transat CIC remet le cap sur la grosse pomme. « La force d’une épreuve, c’est son format sportif », affirme Bizard qui se réjouit de voir l’intérêt que portent les solitaires à cette course mythique.
Dimanche 28 avril, ils seront 33 Imoca et 13 Class40 au départ sur une transat réputée difficile, car disputée contre les vents dominants. « Au tennis, il y a des épreuves sur gazon, d’autres sur terres battues. Dans la voile, il y a des transats dans les alizés chauds, d’autres dans les dépressions fraîches de l’Atlantique Nord ».
Si, en 46 ans, la Route du Rhum n’a jamais bougé d’un iota, ancrée entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, la transat anglaise, âgée de 64 ans, est passée par des phases différentes, a connu plusieurs flottes de bateaux. Les machines ont énormément progressé. Ceux qui les mènent savent que, dans l’hémisphère nord, les dépressions tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ça, ça ne changera jamais…
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