Pourquoi The Transat CIC est une transat engagée

Par Aline Merret

The Transat CIC partira pour la première fois de Lorient vers New York. L’exTransat anglaise est une course en solitaire qui emprunte l’Atlantique Nord. Une route très engagée.

La Transat anglaise n’est pas toujours une partie de plaisir avec les nombreuses dépressions qui balaient l’Atlantique Nord. En 1984, Yvon Fauconnier s’était imposé avec son trimaran.
La Transat anglaise n’est pas toujours une partie de plaisir avec les nombreuses dépressions qui balaient l’Atlantique Nord. En 1984, Yvon Fauconnier s’était imposé avec son trimaran. (Photo Bob Fishe)
The Transat CIC (Lorient - New York), départ le dimanche 28 avril

Quand les marins pensent transat, ils pensent surfs dans les alizés, soleil et crème solaire. Les 48 solitaires (33 en Imoca, 13 en Class40 et 2 en « Vintage ») de The Transat CIC ne trouveront rien de tout ça à partir du 28 avril. Entre Lorient et New Port, ce sera plutôt ciré intégral, bottes et casque lourd.

Qu’il s’agisse de la Route du Rhum en solitaire ou la Transat Jacques Vabre en double, ces deux transats d’automne partent de l’est pour gagner dans l’ouest… comme The Transat CIC, qui se dispute, elle, au printemps. Mais elles ont toutes les deux l’avantage d’aller à la rencontre des alizés, ces vents portants certes parfois instables mais plutôt agréables puisqu’ils permettent des vitesses élevées et que la fin du parcours se joue sous le soleil.

Route nord contre vents et courants dominants

On pourrait donc imaginer qu’une transat de printemps connaît des conditions plus clémentes mais ce n’est pas le cas sur la route nord, qui passe près de Terre-Neuve.

Les concurrents doivent souvent affronter des dépressions avec des vents forts de face et des courants contraires. Des conditions peu confortables au près avec des bateaux en souffrance qui tapent dans les vagues.

En 1968, lors de la troisième édition, les 35 solitaires avaient dû faire le dos rond dans des vents à plus de 60 nœuds (110 km/h). En 1976, cinq dépressions s’étaient enchaînées ne laissant pas de répit aux marins : il y avait eu plus de 50 abandons sur 125 skippers au départ. Deux d’entre-eux avaient disparu : Mike Flanagan et Mike McKullen. Huit ans plus tard, les nombreux démâtages et le chavirage du Crédit Agricole III de Philippe Jeantot ont marqué la course. En 2004 aussi, plusieurs démâtages en raison des conditions délicates privaient certains solitaires d’une arrivée à Boston. Bernard Stamm avait lui perdu la quille de son Imoca.

« Elle est brutale »

Si The Transat CIC n’est pas plus dangereuse qu’une autre transat en solitaire, elle est plus sollicitante, plus « engagée » comme disent les marins. « Elle est brutale ! The Transat CIC, c’est un peu la piste noire des courses », dit Éric Bellion.

« C’est une face Nord, comme le Bec des Rosses (ndlr : sommet de 3222 mètres dans les Alpes suisses). Ça promet d’être dur et extrêmement technique, et de générer de petites frousses, mais c’est un super défi ! », lâche Aurélien Ducroz, engagé en Class40. En Imoca, Charlie Dalin précise que « c’est une course avec des conditions hostiles. Et même si elle est un peu plus courte que les autres transats, les conditions sont souvent plus difficiles ».

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À son arrivée en 2016, François Gabart, vainqueur en Ultime, avait raconté en avoir bavé : « Physiquement, c’est vachement dur. Je me suis carrément mis dans le rouge, j’ai eu des hallucinations. Je ne pourrai pas le refaire dès demain »…

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