Ocean Globe Race (4e étape : Punta del Este - Cowes)Dans la quatrième et dernière étape de l’Ocean Globe Race, la Sud-Finistérienne Marie Tabarly et son équipage sont toujours en tête après avoir négocié le Pot au Noir et franchi l’équateur.
A 2 900 milles de l’arrivée
La skipper de « Pen Duick VI » est ravie de cette position mais elle est surtout heureuse en mer, comme ses équipiers. Et ils savent profiter de leur temps en mer : « Le spectacle commence au coucher du soleil, toujours sur notre bâbord. En général, tout l’équipage est sur le pont, profitant ensemble des premiers signes d’une fraîcheur toute relative, mais surtout de lumières à chaque fois différentes, certaines fois surprenantes. Nous sommes proches de l’équateur, et si la lumière est plate voire brutale le jour, les nuances de bleu et de rose au coucher du soleil rencontrent le bleu de l’océan, un bleu très chaud, alors que dans le Grand Sud, la mer est plutôt grise. Nous ne sommes jamais déçus, tous les soirs, la représentation commence à l’heure et est un succès », raconte-t-elle alors qu’ils progressent vers le nord.
Ce mercredi, ils sont en approche des îles du Cap Vert. A 2 900 milles de l’arrivée, ils progressent à 8 nœuds dans un flux de nord-est d’une quinzaine de nœuds. Avec quelque 107 milles d’avance sur « L’Esprit d’Equipe », skippé par le Français Lionel Regnier et 271 sur leurs « meilleurs ennemis italiens », ils profitent.
« Ce monde est bien plus réel que le monde des terriens »
« Il y a beaucoup d’activité dans le ciel, avec de petits cumulus tout autour de nous. Pas de grains en vue, mais des nuages avec des altitudes différentes. Les vents sont plus forts en altitude alors les nuages évoluent à vue d’œil et bourgeonnent, vous donnant l’impression de voir un timelapse en temps réel. Tous les jours ce sera le même scénario, jusqu’à ce que nous soyons dans le Sud de l’Anticyclone des Açores, et donc dans l’hémisphère Nord, où le spectacle sera joué par la même troupe, mais avec une nouvelle adaptation ».
Ils sont partis sur cette course autour du monde en septembre dernier de Southampton. Dans quinze jours cette régate va s’achever et l’aventure que l’équipage de « Pen Duick VI » vite depuis plusieurs mois va se terminer. Et Marie Tabarly n’a pas envie que ça s’arrête : « Avant de partir de Punta Del Este, mes proches à qui je disais être un peu terrifiée à l’idée de rentrer me disaient qu’il est temps de revenir dans le monde réel. Seulement le monde réel est là, sous mes yeux, tous les jours. Il est bien plus réel que le monde des terriens. Jacques Rougerie l’appelle le monde des Merriens. Les terriens ont inventé une autre réalité, une grande pièce de théâtre déconnectée de la Terre, qu’il est bon d’être Merrien… Il va vite falloir recréer un projet pour repartir ». Même pas encore achevée cette quatrième étape ni même ce tour du monde que Marie Tabarly a déjà des envies d’y retourner…