Qui aurait pu prédire que Concarneau deviendrait le port d’attache de Guirec Soudée, lui l’amoureux de ses Côtes-d’Armor natales ? Certainement pas l’aventurier de Plougrescant qui faisait la connaissance de la Ville bleue il y a, maintenant, une dizaine d’années. Nous sommes en 2013, le navigateur entame alors, au départ de Tréguier, son périple autour du monde qui va durer cinq ans. Mais victime d’une panne dans le golfe de Gascogne, le jeune navigateur est contraint de faire demi-tour en Bretagne sud. À Concarneau, Guirec fait alors la rencontre de Roland Jourdain, au sein de son chantier naval Kaïros. Entre les deux navigateurs le courant passe bien. Très bien même.
Les années passent, Guirec Soudée enchaîne les aventures en poursuivant son tour du monde accompagné de sa poule Monique et en effectuant une double traversée de l’Atlantique à la rame. En 2021, l’explorateur rachète l’Imoca de Benjamin Dutreux et décide de se lancer un nouveau défi : participer au Vendée Globe de 2024. « C’est là que je suis revenu vers Bilou et Sophie Vercelletto pour leur parler de mon projet. Ils ont tout de suite été d’accord pour m’accueillir », rapporte Guirec Soudée.
Épaulé par Roland Jourdain
Depuis, le navigateur profite à Concarneau de l’expérience de son aîné, double vainqueur de la Route du Rhum. « C’est une légende de la course au large. Il est humble, discret et naturel. C’est tout ça que j’aime chez lui », indique Guirec. En 2023, les deux marins parcourent même en duo la Transat Jacques Vabre à bord de l’Imoca Freelance.com. Une course « qui m’a énormément fait progresser », affirme Guirec. Chez Kaïros, le skipper bénéficie également « d’une belle infrastructure » et « de personnes compétentes » issues de divers milieux. Il y a quelques jours, le navigateur a pu remettre à l’eau son navire, après un important chantier hivernal au sec. Première échéance : la 15e édition de la Transat CIC, dont le départ sera donné à Lorient le 28 avril.
Aux halles le vendredi matin
Mais le coup de foudre entre Guirec et Concarneau n’est pas que professionnel. En Ville bleue, le trentenaire dit s’y « sentir très bien » et a même pris ses habitudes. « Je vais aux halles le vendredi matin. Je passe notamment voir Charlotte, la poissonnière ! », indique-t-il. Ce dernier se plaît aussi à pratiquer la pêche, la chasse sous-marine ou encore le kite en baie de La Forêt. Autre preuve de son attachement à la commune : le natif de la Bretagne nord a décidé de s’installer avec toute sa petite famille, en retapant une maison située entre Concarneau et La Forêt-Fouesnant. Une nouvelle aventure dans le palmarès déjà bien fourni de Guirec Soudée.