Votre compte n'a pas encore été validé. Afin de bénéficier de l'ensemble des services du Télégramme, pensez à valider votre adresse email depuis l'email que nous vous avons envoyé.
Votre compte n'a pas encore été validé. Afin de bénéficier de l'ensemble des services du Télégramme, pensez à valider votre adresse email depuis l'email que nous vous avons envoyé.
« C’était une transat de dingue ! », affirme Yoann Richomme, vainqueur de The Transat CIC en Imoca
Article réservé aux abonnés
Par
Recueilli par Aline Merret
Yoann Richomme a remporté The Transat CIC. Quelques minutes après le passage de ligne à 110 milles de New York, il a répondu aux questions des médias depuis le large : « C’est beaucoup de fierté de passer la ligne en premier et d’arriver demain dans la baie de New York ».
The Transat CIC (Lorient - New York)
Quel sentiment de s’offrir cette Transat anglaise ?
On est en direct du bateau au milieu de nulle part, dans un banc de brume et je viens de gagner une transat ! Une des plus fameuses transats. Je n’en ai pas l’impression. C’était une transat de dingue ! Ça fait des années qu’elle n’existait plus mais elle est historique. Elle a un peu dessiné la course au large avec Éric Tabarly… J’avais à cœur d’y participer mais franchement, je ne rêvais même pas de la gagner un jour. Mais là, je suis super content ; ça s’est hyper bien passé. On a eu une transat intense et probablement l’un des plus compétitives qu’on ait eu. C’est beaucoup de fierté de passer la ligne en premier et d’arriver demain dans la baie de New York.
\ud83d\udd1d Accompagnés par la majestueuse Statue de la Liberté, Yoann Richomme et Boris Herrmann, vainqueur et second de #TheTransatCIC, sont arrivés avec succès à New York City \ud83d\uddfd
\u26a1\ufe0fDes visages rayonnants, une vue à couper le souffle et le plein d’émotions, What else ? pic.twitter.com/tzRZGLA5qR
Et pour ça c’est un sacré symbole puisque d’avoir vécu ici pendant ma jeunesse, c’est quand même sympa de retrouver un pays dans lequel on a vécu en arrivant par la mer en gagnant une telle course. Toujours très fier de l’équipe qui m’entoure. Je pense que l’exploit d’avoir gagné deux courses Imoca en solo d’affilée n’est pas neutre. Je pense que ça veut dire beaucoup de leur travail et de la passion qu’on y met. Très fier de ramener une nouvelle performance pour tout le monde.
Vous avez maîtrisé votre partition, est-ce une grande satisfaction de gagner ainsi ?
Comme d’habitude, le début était moyen. La mise en route est toujours un peu délicate. Ce n’est jamais catastrophique mais je n’arrive pas à rester devant. Forcément ça fait douter. Il y avait des choses plus ou moins compliquées qui ne se voient pas forcément de l’extérieur… des choix de voiles parce que c’est extrêmement énergivore et je me suis rendu compte qu’on s’est retrouvé à naviguer dans des contrées extrêmes rapidement. Quand il y a un 3° degrés qui rentre, je peux te dire qu’au changement de voile suivant, tu réfléchis 500 000 fois. J’ai beaucoup cogité avant de faire les changements de voile. Ils ont été efficaces et là-dessus, je suis fier de moi. J’ai vraiment limité la dépense d’énergie. J’ai passé pas mal de temps à la réflexion et à être sûr de ne pas faire d’erreurs et de faire de belles trajectoires… Il y a des moments quand j’arrivais à tenir Charlie (Dalin) après l’Irlande, j’étais content de tenir sa vitesse et c’est chouette parce que c’est une référence. Au large dans la mer, dans des conditions difficiles et sans pouvoir être sur les réglages tout le temps, j’ai vu qu’on était plus proche que je ne pensais. Je suis très fier de l’aile de mouette dans la dépression en arrivant sur Terre-Neuve parce qu’elle n’était pas facile à placer. Je ne suis pas fier de tout mais au global, je m’attribue une bonne note.
Il a fait froid mais vous avez l’air de prendre beaucoup de plaisir en mer : est-ce le cas ?
C’est le court Florent ça : j’ai donné l’impression de prendre du plaisir alors que c’était dur ! Les 2-3 premiers jours sont difficiles mentalement pour moi. Et après, ça passe, je suis bien dans mon jeu. Il ne faisait pas si mauvais dans le bateau. C’est un endroit difficile à chauffer mais je n’ai pas eu trop trop froid. En plus, je m’étais bien équipé. Ça caillait fort dans le brouillard, c’est humide tout le temps. C’est la difficulté de garder des affaires sèches. C’est là où on se demande comment garder un niveau de confort correct sur deux ou trois mois.
Un peu : deux voire trois. La montée au nord vers l’Irlande quand on se tire la bourre avec Charlie, c’est top ! Pour moi, ce sont des moments qui vont servir de référence. Il y a ensuite le contournement de la dépression où ça devient plus océanique et enfin la fin avec Boris (Herrmann) qui revient très fort. On a vu les différences de vitesse des bateaux dans la mer au portant : tous les deux on a les bateaux les plus adaptés à ces conditions. Et on a vu d’autres bateaux plus en difficulté. On a tous eu nos déboires qui rendaient nos navigations délicates dans 30-35 nœuds. C’était intense. C’était dur de voir Boris revenir sur la fin. On ne sait jamais à quel point ça va mal tourner. En plus hier matin (dimanche), j’ai fait un départ à l’abattée dans un grain qui est monté à 35 nœuds. Je n’avais plus d’anémomètre depuis le deuxième jour… Le bateau est parti en survitesse dans le noir… puis il y a eu la molle… Je n’ai pas dormi, et à un moment je me suis écroulé. Quand je me suis réveillé, le bateau était couché sur le flanc. J’étais explosé dans le bateau, je n’arrivais plus à faire de la veille. Je me suis retrouvé à devoir redresser le bateau. Sur la trace, je pense qu’il y a une demi-heure où il est sur la tranche et je ne me suis même pas réveillé malgré les alarmes. Je suis allé assez loin en termes d’engagement et d’énergie. C’est un rythme différent d’un tour du monde donc ça ne sert pas de référence là-dessus.
Vous aimez la Bretagne ? Vous allez adorer l'application du Télégramme. Profitez d'une expérience de
lecture personnalisée et d'un accès rapide à l'actualité de votre commune.