The Transat CIC (Lorient - New York)Samatha Davies fait son chemin, trace sa route dans la course au large depuis des années. Quatrième de son premier Vendée Globe en 2008-2009, le grand public découvre alors une jeune Britannique pleine de fraîcheur mais qui prouve d’entrée de jeu qu’elle a du talent à revendre, dans le sillage d’une certaine Ellen MacArthur.
Mais Sam Davies est une skipper à part entière, travailleuse et qui veut aller plus haut, toujours plus haut, un peu comme ces gratte-ciel qui l’ont accueillie ce mardi en fin de matinée (après-midi en France) en baie de New York, comme pour saluer sa belle troisième place sur The Transat CIC. « J’ai fait une belle course et j’en suis fière. Je suis très fatiguée mais j’ai déjà ressenti la même fatigue à la fin de plein d’autres courses, ça fait partie du fun. Je suis tellement contente de mon résultat. C’est mon meilleur classement en Imoca sur une course au large majeure », lâche-t-elle avec ce sourire qui la caractérise tellement.
« C’est la première fois que je me suis sentie vraiment libre »
À 49 ans (elle aura 50 ans en août prochain), elle a écumé toutes les mers du monde sur le Vendée Globe mais aussi sur The Ocean Race (skipper du projet SCA en 2014-2015 ou encore avec Paul Meilhat l’an passé). Mais c’est en solitaire qu’elle s’exprime le mieux. Et à la barre d’un bateau performant avec lequel les premiers bords n’ont pas été simples (28e sur la Route du Rhum 2022 quelques mois seulement après la mise à l’eau), elle a enfin trouvé sa place. Désormais qualifiée pour ce tour du monde en solitaire, elle sera une sérieuse cliente : « J’ai réussi à pousser le bateau plus fort que jamais parce qu’avant, j’ai toujours eu d’autres raisons de finir les courses. C’est la première fois que je me suis sentie vraiment libre. J’avais envie de pousser, de vraiment tester le bateau avant le Vendée Globe ».
« Je me sens de plus en plus en confiance »
Parce que sa course de prédilection, c’est le Vendée Globe. Elle est heureuse en mer autour de la planète. En novembre, elle s’élancera sur son quatrième tour du monde en solitaire (2008, 2012 et 2020). Par deux fois, elle dut abandonner laissant un goût amer. Mais cette fois-ci, elle veut aller au bout et performer. Comme ce podium sur The Transat CIC derrière Yoann Richomme et Boris Herrmann. Elle n’a rien lâché, elle est allée chercher cette place à la force de caractère et au travail. « Être à l’aise avec le bateau était très important sachant que j’ai cassé des choses qui ont été réparées et renforcées. Je me sens de plus en plus en confiance. Il peut supporter autant que moi, probablement plus ».
Comme son bateau, Sam Davies est une dure au mal mais, avec son équipe, ils ont amélioré le confort à bord de son plan Manuard, qui reste un foiler puissant et exigeant. Et sur cette transat par le nord où ils ont rencontré des conditions musclées, il fallait tenir : « C’est une course qui est courte donc tu pousses très fort. Je n’aurais jamais pu continuer comme ça sur tout un tour du monde. Nous avons beaucoup travaillé sur le confort et le bien-être du skipper. Ça fait une vraie différence d’être assise quelque part où tu es en sécurité ». Ça permet de performer : la preuve !