The Transat CIC (Lorient - New York« On ne devait pas être là. Mais l’an passé quand j’ai fait Le Retour à La Base, j’étais à une course de me qualifier pour le Vendée Globe et c’était dommage d’arrêter », explique dans un large sourire François Guiffant.
En 2022, alors qu’il était préparateur de l’Imoca de Pierre Lacaze, ce dernier se blesse et lui propose d’y aller à sa place. François Guiffant n’hésite pas un instant et saisit cette opportunité. Cela devait être un one-shot. Oui mais voilà : « Quand je suis rentré de ma Route du Rhum, un des partenaires (Ocirp) avait trouvé l’expérience sympa. Il voulait continuer, avoir un projet à eux ».
Celui qui a souvent travaillé pour les autres (Jérémie Beyou, Vincent Riou, Michel Desjoyeaux…) a les yeux qui brillent. Il touche du doigt un de ses rêves. Il signe alors pour une saison supplémentaire. Avec dans un coin de sa tête, le Vendée Globe. Mais son bateau a été mis à l’eau en mai 2004 et une nouvelle règle sur le pour l’édition 2024 exclut les bateaux d’avant 2005… Six mois qui bloquent ce rêve.
Une dérogation acceptée
A moins d’une dérogation : « J’ai demandé une dérogation pour prendre le départ du Vendée Globe dans le cadre où je ne prenais pas la place d’un bateau respectant la règle après 2005 et ayant fait toutes ses qualifications". Il obtient sa dérogation. Avec l’accord du propriétaire du bateau, Pierre Lacaze - "Il est toujours partenaire puisque propriétaire du bateau. Il est content de voir son bateau naviguer et heureux de le voir partir su le Vendée Globe" -, le Sud-Finistérien poursuit son chemin de qualification. Avec une course disputée en solitaire en 2022-202" et, pour le moment, 8930 milles à son compteur, ça avance bien : "S’il y a 40 bateaux qualifiés, je passe 41e et je ne peux pas partir… sauf wild card, on ne sait jamais (rires). Ça va être serré, mais ça peut passer. C’était dommage de ne pas aller au bout".
«Je me prépare à ce que ça s’arrête d’un coup »
Avec sa petite équipe (cinq : trois sur le bateau, deux sur la com et la logistique), il ne rechigne pas. Il sera prêt mais probablement pas aussi reposé que ses adversaires. « L’idée est de valider des milles »… et attendre le verdict en juin ou juillet : « C’est démesuré de se dire qu’il y a encore 40 bateaux qui pourraient être au départ du Vendée Globe. Moi, je me sens sur la sellette comme d’autres je pense comme Oliver Heer, James Harayda… » Celui qui a accueilli plus de 60 enfants lors de classes de mer pour raconter ce qu’il fait sur cet Imoca a mis une grosse énergie pour être là où il en est aujourd’hui : « J’y ai mis beaucoup d’énergie mais je me prépare mentalement à ce que ça s’arrête d’un coup. Depuis l’an dernier, je me suis dit, je tente mais il faut que je sache où je suis. Je prends tout comme une petite victoire d’être à chaque départ de course Si ça ne passe pas, si la règle ne passe pas, j’aurai tenté tout ce que je pouvais ».
On a une partie du budget et s’il y a une qualif pour le Vendée Globe, ça pourrait déclencher la suite.