Cap Martinique (La Trinité-sur-Mer - Fort-de-France)Ce dimanche, 60 bateaux (20 solitaires et 40 duos) ont mis le cap sur les Antilles. Parmi les 20 solitaires et les 40 duos engagés, on trouve de tout, pas mal de CSP + surtout. « Des gens qui ont bossé toute leur vie et qui s’offrent une transat en solo ou à deux », résume Patrice Carpentier, marin expérimenté qui en a avalé des milles sur toutes les mers du globe. Le Trinitain s’est laissé convaincre et il repart pour une énième transat, avec Antao Miguel sur un Figaro 2.
Croisières familiales
Son propre bateau, un JPK 960, il l’a loué à deux jeunes, Oscar et Victor Gérin. Ces deux-là, s’ils sont originaires de la région parisienne, ont déjà quelques milles au compteur. Depuis l’âge de 4 ans, ils n’ont eu de cesse de naviguer sur le bateau familial, des croisières en Bretagne et en Méditerranée, sans oublier quelques régates ici et là. « Notre père a fait un tour du monde donc on a pu l’accompagner un peu partout. C’était génial », explique Victor qui s’est mis en tête, un jour, de disputer la Cap Martinique.
Un budget de 60.000 euros
En École de Commerce à l’IESEG à Paris, Victor a terminé ses études, pas Oscar. « Je pensais qu’il n’était pas disponible pour prendre le départ le 14 avril car il avait des examens mais on s’est rendu compte qu’il finissait le 12 avril ». À deux jours près, ça passe. Les deux frangins disent banco et se mettent en quête de réunir un budget de 60.000 euros, location du bateau comprise.
Coup de chance, le JPK 960 de Patrice Carpentier est disponible. Son propriétaire aussi qui accepte de leur apporter des conseils. « Le bateau est super bien équipé et, en plus, Patrice nous coache. C’est un atout de l’avoir à nos côtés ».
Le JPK, très à l’aise dans le petit temps, possède le plus petit rating de la flotte engagée. Pas manchots, les frérots parviennent à boucler le budget de 60.000 euros grâce à huit partenaires.
Un défi sportif et humain
Dans leur sillage, on trouve une navigation en équipage entre les Açores et La Trinité-sur-Mer mais jamais ils n’ont passé autant de temps au large, en duo. « Cela représente un gros défi, aussi bien sportif qu’humain car même si on se connaît très bien, nous avons des caractères très différents. De temps en temps, on peut être chien et chat… ».
L’objectif n°1 de Victor et Oscar est avant tout de franchir la ligne dans la baie de Fort-de-France. De savourer cette première transat entre frangins. Sans trop se prendre la tête.
D’apprendre surtout face à des marins expérimentés. « Nous sommes des amateurs, on mesure notre chance de participer à une transat comme celle-là ».