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Warren Zaïre-Emery, à 8 ans et déjà en avance à l’EuroPoussins de Pleudihen
L’EuroPoussins de Pleudihen l’a vu passer sans vraiment le savoir. Les 6 et 7 juin 2015, Warren Zaïre-Emery était au début de son chemin, déjà impressionnant de maturité. Il avait 8 ans. Il en a aujourd’hui 18 et s’apprête à défier le FC Barcelone en quart de finale de la Ligue des champions.
Bien sûr, personne parmi ceux qui étaient là, ne vous dira qu’il a vu un phénomène débarquer. En ces 6 et 7 juin 2015, les organisateurs du Tournoi international U10 de Pleudihen, près de Dinan, avaient simplement remarqué qu’au Paris SG, un garçon avait un an de moins que ses coéquipiers. « Une rareté, atteste Nicolas Coudray, l’un des vice-présidents, parce qu’il y a un « gap » (écart) sur le plan morphologique entre un U9 et un U10 ».
Sauf que l’histoire de Warren Zaïre-Emery est justement balisée par cette précocité. « Il a toujours été surclassé », témoigne Pascal Charlot, l’un de ses éducateurs au Paris SG.
À Pleudihen, la délégation parisienne était suivie par Jérémy Bidois, habitué à être le référent du PSG à l’EuroPoussins. « Même à 8 ans, on sentait une maturité, témoigne l’éducateur au Stade Rennais. J’ai ensuite eu la chance de le suivre jusqu’en U17 quand il jouait contre Rennes. Au bord du terrain, tout le monde connaissait son nom ».
Le phénomène est une rareté. Une comète qui, contrairement à d’autres, a brillé de plus en plus fort au fil des années. À 16 ans, 9 mois et 29 jours, Warren Zaïre-Emery est devenu le plus jeune titulaire de l’histoire du PSG.
Eclipsé par Cristian Totti et l’AS Roma
La trajectoire fascine. En cet été 2015, le Paris SG n’avait pourtant pas spécialement brillé, seulement 17e du classement. « Je me souviens qu’on avait joué contre l’AS Roma, poursuit Pascal Charlot. Je m’étais fait la réflexion : déjà, à cet âge-là, ils ont tous les vices du football italien (sourire). Quand il y avait une touche au niveau du point de corner, ils la jouaient au milieu du terrain ! »
En ce 20e EuroPoussins, les regards étaient tournés vers Cristian Totti, le fils de l’illustre Francesco. Sauf que le jeune Italien n’a pas percé. Au contraire de quelques bambins qui peuplaient les pelouses ensoleillées de Pleudihen.
La chose, là aussi, était impossible à deviner. Mais cette édition 2015 restera comme extraordinaire (au sens propre) tant elle regorgeait de futurs talents. « Généralement, rappelle Nicolas Coudray, les clubs pros ne commencent réellement leur recrutement qu’à partir de 12 ans ». Mais on peut donc être un enfant du cru et, parfois, y franchir tous les paliers. C’est ainsi que Désiré Doué faisait déjà ses arabesques avec le maillot du Stade Rennais sur le dos. À Toulouse, les buts étaient gardés par un certain Guillaume Restes. À Lorient, l’attaque était emmenée par Eli Junior Kroupi. Le SCO d’Angers, lui, comptait alors dans ses rangs Jean-Mattéo Bahoya, transféré en janvier à l’Eintracht Francfort, moyennant 13,5 M€.
Mais le nom de Warren Zaïre-Emery émerge, forcément. « J’en ai eu quelques-uns qui ont percé mais, lui, c’était encore une classe au-dessus », s’enthousiasme Pascal Charlot.
Les éducateurs du PSG l’avaient repéré lors d’un tournoi. « On avait discuté avec son père (Franck) et on lui a proposé de faire un essai. Il a fini la saison U8 avec nous. On a été très très rapidement convaincu ».
Son apparition à Pleudihen coïncidait avec la fin de sa première saison complète dans le club parisien. Le petit Warren, 8 ans, portait alors la coupe iroquois, l’une de « ses seules extravagances ». Car, pour le reste, « c’était un super gamin, en plus d’être un super joueur. Warren, c’était du bonheur ».
Ceux qui l’ont côtoyé au commencement parlent déjà d’un joueur qui faisait briller les autres, avant de penser à lui. «C’était à la fois le gamin qu’on était sûr de mettre sur le terrain mais le dernier que l’on mettait sur la feuille de match, puisqu’il pouvait combler n’importe quel poste, poursuit son ancien éducateur. Son rôle de prédilection a toujours été au milieu, dans l’axe devant la défense, mais il pouvait très bien dépanner en défense centrale quand on affrontait de grosses équipes. Et s’il fallait revenir au score, on pouvait le faire monter d’un cran. On l’aurait mis gardien, je pense qu’il aurait été le meilleur sur le terrain (sourire)».
Warren Zaïre-Emery bénéficiait aussi d’un environnement familial équilibré. « C’est sa mamie « Gigi » qui l’emmenait à l’entraînement », rapporte Pascal Charlot. Malgré son passé de joueur (il a été stagiaire pro au Red Star) et son statut d’éducateur à Aubervilliers, Franck Emery, le père, « n’intervenait jamais ».
« La plus belle réussite du PSG »
« Il était ultra-bien entouré, insiste encore Pascal Charlot. J’ai arrêté de coacher parce que je n’en pouvais plus des parents qui vous appellent à 21 h le soir. Avec lui, il n’y a jamais eu un problème. »
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On parle donc d’un garçon bien élevé, comme le sont ses trois frères : Wesley, William et Wayne, avec un « W » à chaque fois. Un joueur hors norme, également, que l’EuroPoussins de Pleudihen a donc aperçu tandis que le FC Bâle l’emportait finalement face à l’AS Roma. « C’est tellement difficile de deviner l’évolution d’un joueur. Il peut y avoir une blessure, la puberté peut changer beaucoup de choses, des gamins peuvent se perdre en cours de route. Warren, c’est la plus belle réussite du PSG en termes de formation. Même s’il aurait réussi partout », livre Pascal Charlot, évidemment impatient de le voir défier Lamine Yamal, Fermín López et les Barcelonais.
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