Le 31 janvier 2020, le Roazhon Park avait connu la folie d’une fin de derby exceptionnelle avec deux buts rennais dans le temps additionnel face au rival nantais (3-2). Mais le but vainqueur de Raphinha (90' +6) a été largement battu dimanche par celui de Brassier (90' +6), après un après-midi riche de neuf buts et d’un scénario à couper le souffle !
Pourquoi ? Tout simplement parce que Rennes a mené de deux buts (2-0, 9'), Brest aussi (2-4, 66'), que Rennes a refait son retard (4-4, 79'), avant que Brassier ne suffise pour entrer dans la légende (4-5, 90' +7).
« Ça m’a rappelé Lyon, mais, cette fois, on est bien content que ça tourne en notre faveur. Mon sentiment sur le cinquième but ? C’est exceptionnel ! Les 'late winner' comme on dit en Angleterre, ce sont toujours des moments magiques », livrait, tout sourire, Steve Mounié.
« Que dire ? C’est notre équipe en ce moment, qui veut produire et qui, quelques fois, se fait punir… Revenir à hauteur, subir cette égalisation… Ce sont des scénarios qu’on ne pourrait pas imaginer. Les joueurs vont au bout d’eux-mêmes, de leurs idées, avec ce caractère, ces valeurs, ces qualités qu’on essaye de mettre sur le terrain match après match », confiait Eric Roy, l’entraîneur brestois. Pourtant, son équipe avait mal démarré. Avec deux buts rapides de Kalimuendo, entre puissance (1-0, 4') et placement (2-0, 9'). Mais, comme trop souvent, Rennes cédait illico. Avec Mounié, véritable poison pour une défense rennaise, bien trop loin des centreurs comme des receveurs. Délivrés juste devant les six mètres de Mandanda, les caviars finistériens ont fait beaucoup de mal. Mounié a été le premier à en tirer profit (2-1, 11').
Mounié : « Reste dans la boîte, Martin ! »
Avant l’enchaînement après la pause : le but contre son camp d’Omari, grâce à la mise sous pression de… Mounié (2-2, 47'), la tête gagnante de Satriano totalement abandonnée (2-3, 54') puis la demi-volée de Camara, servi par Théate (2-4, 66') ! « Je l’ai dit à la mi-temps que c’était la clé du match… Je n’arrêtais pas de le dire à Martin (Satriano) : '’Reste dans la boîte, il va y avoir des centres. Si on est deux, on va réussir à marquer’'. On avait identifié que Rennes avait du mal sur ce genre de situations et ça a payé », poursuivait Mounié.
« On a manqué d’intensité au cadrage, mais de plusieurs choses sur les actions », reconnaissait Julien Stephan, coach toutefois satisfait de la réaction de son groupe, revenu par Théate (3-4, 68') et Terrier (4-4, 79') ! « C'est très paradoxal. On a montré du caractère à 2-4 pour revenir… Et, encore à 4-4, on est encore ultra dominant, avec la volonté de les repousser le plus loin possible dans notre surface », glissait l’entraîneur rennais. Une faute de Le Fée emmenait le coup franc de Pereira Lage et la tête de Brassier pour conclure cet après-midi d’anthologie (4-5, 90'+6).
« On se saborde à la fin », pestait Bourigeaud. « On a l’impression que, depuis trois, quatre matchs, on fait la promotion de la Ligue 1. J’espère qu’on aura les droits qu’on mérite. Je préfère avoir gagné 5-4 qu'avoir fait un vilain 0-0 », souriait Eric Roy.