Bristol. Libre, inspirée et solidaire

Par Stéphanie Biju

Sur la côte sud-ouest de l'Angleterre, Bristol cultive sa singularité. Ancien port commercial, berceau du street-art et du trip-hop, cette cité un peu rebelle se veut aujourd'hui un laboratoire du changement durable. Avec un élan communautaire qui lui vaut le titre de Capitale verte européenne 2015.

Photo S.B.
Photo S.B. (Photo S.B.)
Perchée sur les hauteurs de l'Avon, Bristol a le charme d'une petite Anglaise au look excentrique, un brin rebelle, bien décidée à mettre sa créativité au service du développement durable. « Depuis toujours, Bristol attire des personnes qui veulent vivre différemment », affirme Liz Zeidler, présidente de Bristol Green Capital Partnership. Cette association indépendante regroupe près de 800 organisations, municipalité, entreprises, universités, associations de quartier... « oeuvrant ensemble pour rendre la ville plus durable ». Énergie, transport, déchets... « Soyons honnêtes, tout n'est pas parfait. Mais c'est bien toute la ville qui s'engage dans ce mouvement ! », s'enthousiasme Liz Zeidler.

Un Banksy au musée


Sur le plan architectural, le quartier du port, Harbourside, est la face la plus visible de la régénération de Bristol. On y flâne sur des quais entièrement rénovés, le long de docks réhabilités en musées, centre scientifique, cinéma d'art et essai, restaurants promouvant la slow-food, bars musicaux qui, le soir venu, vibrent de sons pop-rock, reggae ou dub. Derrière sa façade de briques rouges, le centre d'art contemporain international Arnolfini programme d'ambitieuses expositions d'arts visuels. Sur la rive opposée, dans un ancien hangar de fret, le musée M-Sheld, lui, retrace l'histoire de Bristol à travers objets et portraits de Bristoliens qui ont fait la ville. En juin dernier, une oeuvre de Banksy, « Grim Reaper », y a fait une entrée remarquée...

Culture urbaine à Stokes Croft


L'enfant terrible du street-art a grandi au nord de la ville, à Stokes Croft. Un quartier populaire, à l'âme underground et l'esprit rebelle. Il a sa propre République, la People's Republic of Stokes Croft qui veille à le préserver d'une certaine gentrification et promeut sa culture urbaine. Stokes Croft, où Banksy a laissé ses premières traces dont le fameux Mild Mild West qui a contribué à sa renommée, est une véritable galerie de street-art à ciel ouvert. Graffitis, tags et pochoirs transforment sans cesse ses murs et bâtiments, largement occupés par des boutiques vintage, des restos communautaires, des cafés bios. Un graffiti rappelant la mobilisation citoyenne contre l'arrivée d'un Tesco, la plus grande chaîne de supermarchés au Royaume-Uni, démontre à quel point l'on défend ici l'économie locale. C'est d'ailleurs à Stokes Croft qu'est né le Bristol pound, « devenue en Angleterre, la première monnaie locale étendue à l'échelle d'une ville. Il en circule aujourd'hui 1M », s'en félicite Liz Zeidler. On le dépense notamment dans les allées du pittoresque Saint-Nicholas Market. Au coeur de la vieille ville, ces halles couvertes, édifiées au XVIIIe siècle, abritent près de 90 échoppes. On peut ici se procurer bijoux, articles de mercerie, livres anciens, rares vinyles et même des pièces pour réparer son vélo.

450 parcs et jardins


Dans les hauteurs de la ville, cafés cosys, créateurs et antiquaires se sont nichés dans les élégantes bâtisses géorgiennes de Clifton Village. Ce quartier bourgeois est quadrillé de charmantes rues aux noms aussi évocateurs que « The Mall » ou « Princess Victoria ». Il est bordé par l'un des plus populaires espaces verts de Bristol, les Downs. La vue y est vertigineuse sur l'iconique Clifton Suspension Bridge, qui enjambe, à 70 m de haut, les gorges de l'Avon. Par ciel dégagé, on peut aussi apercevoir les montagnes noires du pays de Galles. The Downs, Brandon Hill, Queen square... Bristol compte près de 450 parcs et jardins. Quatre fermes urbaines aussi qui, à l'image de Windmill Hill City Farm créée il y a déjà 40 ans, développent souvent un projet de réinsertion sociale en parallèle. Écologie, solidarité... « Être un modèle de ville verte, c'est aussi être une ville où il fait bon vivre », conclut Liz Zeidler.
Stéphanie Biju

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