Après la découverte de poussières de plomb sur une partie du site (côté Lanester) Naval Group à Lorient, comme l’a révélé Le Télégramme le jeudi 25 avril 2024, « il y a de l’inquiétude chez tous les salariés », commente Bruno Le Nezet, secrétaire général de la CGT Arsenal. Entre 70 et 100 personnes travaillant dans la zone contaminée vont subir une plombémie afin de savoir si elles ont été ou non intoxiquées. Des chiffres que ne confirme pas la direction de Naval Group qui précise, toutefois, que « les salariés sont en cours d’identification et seront pris en charge ». Car comme le précise l’Inserm, le plomb est toxique pour l’organisme, même à faible concentration.
La direction du chantier lorientais rappelle que des mesures conservatoires ont été prises, comme la fermeture, notamment, de trois cabines de peinture et la suspension de l’activité grenaillage et sablage sur l’ensemble du site. « C’est un bon début mais il aurait fallu, par mesure de précaution, stopper la production dans toutes les zones contaminées jusqu’au nettoyage des locaux ». Ce qui doit être réalisé ce samedi selon le syndicat.
Deux tests sont même à plus de 100 000 µg/m². C’est 100 fois la norme.
100 fois la norme
L’alerte a été lancée par la CGT en octobre 2023 après que des salariés ont fait état de « la présence de poussières noires sur un rebord de fenêtre », fait savoir Sylvain Le Bourlagat, élu CGT à la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT). Les tests ont montré qu’il s’agissait de plomb. « On a saisi l’inspection du travail en mars ». Les résultats des différents prélèvements ont été connus ce jeudi. Sur les 27 tests réalisés aussi bien dans les bâtiments de production que les bureaux en divers endroits de la rive gauche (du pont de Geydon à la forme de construction), 20 présentent des taux supérieurs à ceux fixés par le Code de la santé publique et dont la limite est de 1 000 µg/m². «Deux tests sont même à plus de 100 000 µg/m². C’est 100 fois la norme. Les trois cabines ont été fermées car c’est là que les taux sont les plus hauts », précise Bruno Le Nézet. Elles avaient été installées en 2019.
Trouver l’origine de la pollution
Une trentaine de nouveaux prélèvements vont être effectués sur l’ensemble du site. Cette nouvelle campagne doit permettre de connaître l’étendue de la pollution. Par ailleurs « de nouveaux échantillons sont en cours d’analyse », commente Sylvain Le Bourlagat. Les résultats, attendus en début de semaine, « doivent permettre de déterminer l’origine de la pollution ». C’est tout l’enjeu. « Trouver la source rapidement, d’autant qu’on n’est pas censé avoir du plomb, ce n’est pas dans le processus industriel », avance Anthony Bohelay, lui aussi élu CGT au CSSCT. Il s’agit aussi d’identifier toutes les personne qui pourraient avoir été contaminées. « Cela ne va pas être aisé car l’entreprise emploie aussi des sous-traitants ». Un nouveau CSSCT doit se réunir ce lundi 29 avril.