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Arkéa Ultim Challenge : Éric Péron a savouré son retour à Brest après 66 jours en mer
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Par
Stéphane Jézéquel
Il a savouré comme jamais. Éric Péron a bouclé son tour du monde à la cinquième place de l’Arkéa Ultim Challenge - Brest. Devant 2 500 personnes plus que conquises. Et une ambiance de folie !
Temps sec et soleil printanier sur Brest. Mais pas du tout le jour pour tondre son gazon ! Il y avait bien mieux à faire sur le port, ce mercredi 13 mars 2024, à l’occasion de l’arrivée d’Éric Péron, cinquième de l’Arkea Ultim Challenge - Brest. Devant 2 500 personnes en liesse, le skipper s’est offert une vivifiante traversée du public, sur un « Don’t stop me now » de circonstance. 66 jours de course, une cinquième place, la joie et l’émotion d’un homme fêté comme un vainqueur.
Dernier flot à remonter
Dans la foule venue l’applaudir, le Sud Finistérien a pris le temps de remonter le courant, prenant les mains, embrassant, croisant les regards admiratifs, réagissant à chaque « merci Éric ! ». Autant de monde que pour le vainqueur de l’épreuve, Charles Caudrelier, pas moins de quinze jours plus tôt… Dans le public, des jeunes, des vieux et beaucoup d’enfants en ce mercredi après-midi rayonnant. Tous partageant le plaisir de voir arriver un marin parti depuis plus de deux mois.
« Je l’ai suivi sur la carte tous les jours, au matin dès le réveil, le midi à la pause dej’et le soir avant de rejoindre mon chéri au lit ». Estelle, la quarantaine, a bien failli divorcer mais n’a jamais lâché son skipper. « Je ne le connaissais pas avant la course, mais j’ai l’impression qu’il fait un peu partie de ma vie depuis deux mois ». Et de celle de son mari.
« Un sacré mental »
Même enthousiasme de la part de Marin, planchiste de 19 ans, qui avait rencontré l’équipe d’Adagio avant le départ. Pour Cédric, la cinquantaine rugissante, ça a été un immense plaisir de suivre le parcours de ces marins d’exception. « Je voulais absolument assister à une arrivée. Étant moi-même en mer, j’avais raté les quatre autres ! ».
Moment d’émotion également pour Gaëlle, incapable de sortir un mot au passage du skipper tout de rouge vêtu. « Comment font-ils pour tenir plus de 60 jours, nuit et jour sur de telles machines ? », finissait-elle par lâcher.
La navigatrice expérimentée, Marie Riou, venait également saluer le héros du jour. « Il faut avoir un sacré mental pour boucler un tour du monde en solitaire. Déjà en équipage, ce n’est pas simple tous les jours, alors en solo, sur ce genre de bateau… ».
Mais combien de temps pour récupérer après un tel tour du monde ? « Des semaines, des mois peut-être. Même si je ne serais pas étonné de voir un gars comme Charles (Caudrelier) sur l’eau prochainement ».
Les cinq premiers sur le trampoline d’Adagio
L’amiral Jean-François Quérat, préfet maritime de l’Atlantique, avait également fait le déplacement. « C’est une épreuve aussi dure psychologiquement que physiquement. On ne peut que saluer la performance de ces marins. Quelle course et quel départ depuis Brest ! ».
Un père (Guy) et son fils (Gaël), venus du Faou, ne voulaient surtout pas rater le moment. « On voulait revivre l’émotion qu’on a eue au départ ».
Porté en triomphe par son équipe, Éric Péron accueillait, quelques instants plus tard, sur le filet de son valeureux Adagio, quatre des cinq concurrents de cette première édition, avec une embrassade particulièrement appuyée de Thomas Coville, ancien skipper du bateau. Le marin arrivé à la deuxième place en profitait pour asséner une bonne tape sur le cockpit d’Adagio.
Un autre ne ratait rien du spectacle. Didier Ragot, fidèle lieutenant d’Olivier de Kersauson, pas peu fier de voir rentrer « un trimaran en super-état ». « Pas trop mal construit le canot ! ». L’esprit de Géronimo plane encore dans le port de Brest.
66 jours, 65 nuits
« Mais qu’est-ce que j’aurais aimé avoir les grands foils de mes petits copains, s’amusait au micro le skipper de retour à quai. M’affranchir, certains jours, de la houle en naviguant juste au-dessus… ». On imagine l’inconfort, le stress, les efforts déployés pendant 66 jours et 65 nuits où les victoires ne sont pas toujours celles que l’on croit.
« Il est allé au bout avec un bateau de plus ancienne génération et un projet tardif, plus modeste que les autres. Chapeau ! On savait qu’il finirait mais on ignorait le scénario », concluait Antoine, un autre marin expérimenté du port de Brest. Saluant une des plus belles pages de ce premier Arkéa Ultim Challenge - Brest.
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