La cérémonie de la Journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation a revêtu une dimension exceptionnelle, ce dimanche 28 avril, à Pont-Aven. S’inscrivant dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération, elle a rassemblé toute la matinée de très nombreuses personnes.
Une première cérémonie a eu lieu au monument aux morts, au cimetière, avant une célébration à l’église. Derrière le bagad de Lanester, le Stones Land Pipe band de Locmiquélic, le Club kilt de Lorient et de nombreux porte-drapeaux, tous se sont ensuite rendus au niveau de la cale dite des Deux Anges, sur les bords de l’Aven.
« Pont-Aven terre de héros »
Là, le maire, Christian, Dautel, a mis en avant « Pont-Aven terre de héros ». « Ceux que nous célébrons aujourd’hui ont marqué son histoire par leur courage, leur engagement, leur singularité et aussi leur originalité », a-t-il souligné.
À l’image des abbés Tanguy, Joseph, recteur de la paroisse, et Francis, son vicaire, arrêtés par les Allemands pour avoir recueilli deux aviateurs américains et déportés à Auschwitz au printemps 1944, il y a tout juste 80 ans.
L’aventure des deux Anges
Devant cette cale, une plaque a été dévoilée, rappelant qu’ici, le 17 juin 1942, la barque de pêche « Les Deux anges », avec son équipage, avait pris « la mer pour permettre au colonel Gilbert Renault, dit Rémy, créateur et chef du réseau de la France Libre Confrérie Notre-Dame (…) d’échapper à l’ennemi et de rallier l’Angleterre ». Avec, dans ses bagages, les plans du Mur de l’Atlantique, de Cherbourg à Honfleur. Des plans déterminants en vue du débarquement allié, deux ans plus tard.
Cette opération baptisée « Marie-Louise », avait été rendue possible grâce au Pontaveniste Daniel Lomenech, « Français libre de la première heure ». Un résistant salué comme un héros, lui aussi, et dont une partie de la famille était présente, ce dimanche. Son fils, Hervé, très touché par cet hommage. Ses petits-fils, aussi, Tristan et Josselin. « C’est un moment inoubliable, a souligné ce dernier. Nous essayons, avec la famille, de faire vivre cette mémoire ».
Souvenir et vigilance
Tous, Christian Dautel, mais aussi le président du conseil départemental Maël de Calan et le député Erwan Balanant, ont fait écho avec leurs mots aux tensions des temps actuels, « à l’heure où la guerre frappe à nouveau en Europe », liant l’importance du souvenir à la nécessité de la vigilance.
Les enfants de la commune ont pris une part active à cette cérémonie, dévoilant la plaque commémorative et lisant poèmes et noms des déportés et résistants des communes de Pont-Aven, Nizon, Riec-sur-Bélon et Névez. À noter en outre qu’à cette occasion, Maël de Calan a remis un drapeau au nouveau porte-drapeau de l’Union nationale des combattants de Pont-Aven, Aron Le Guern.